La chanteuse-compositrice est une grande passionnée de sport : « Mais je ne parle plus de football sur les réseaux sociaux depuis qu’une équipe m’a montée contre les supporters. J’adore la F1, mais Ferrari me déprime : ça me fait souffrir de voir Hamilton en difficulté. »

Les lieux où Francesca Michielin revient avec ses souvenirs sont ceux de ses passions d’enfance. Le premier stade, où son amour pour le football a commencé, les images colorées des voitures de F1, le terrain d’athlétisme, le gymnase où elle pratiquait la gymnastique artistique. Les photographies qui la représentent aujourd’hui sous ses multiples facettes « sont nombreuses, mais elles font de moi ce que je suis ».
Une artiste, une auteure-compositrice-interprète et une musicienne. Et une grande passionnée de sport.
Quel est le premier sport qui vous a passionnée quand vous étiez enfant ?

« Je dirais la Formule 1. Je me souviens que, quand j’étais enfant, je lisais les journaux avec mon frère et je m’amusais à mémoriser les noms des pilotes et à reconnaître les monoplaces. Ce fut le début d’une grande passion qui s’est intensifiée au fil des ans ».

Et le football ?

« Je l’ai toujours aimé aussi. Je suis allée voir mon premier match en 1998 ou 1999, c’était Vicence-Juventus, quand Vicence était encore en Serie A. Je me souviens de l’émotion du stade, des joueurs, de la musique… C’est quelque chose qui reste gravé dans votre mémoire quand vous êtes enfant, comme une empreinte ».

Vous avez dédié une chanson à Fernando Alonso. A-t-il toujours été votre pilote préféré ?

« Oui. C’est un peu l’anti-héros de la F1 et j’ai toujours aimé soutenir les personnages les plus difficiles à comprendre, qui ne sont pas toujours aussi appréciés que des pilotes comme Michael Schumacher. Fernando est un personnage complexe et c’est précisément pour cela qu’il m’a tout de suite fascinée ».

Comment est née la chanson qui lui est dédiée ?

« Je l’ai écrite entre 2016 et 2017, à un moment très compliqué de sa carrière : il était chez McLaren, rien ne marchait et j’ai ressenti le besoin d’écrire quelque chose qui décrive ce moment, mais aussi le parcours qui l’avait mené là. »

Comment s’est passée votre rencontre ?

« Je l’ai rencontré pour la première fois à Spielberg pendant le week-end du Grand Prix 2017, dans le stand McLaren, après la sortie de la chanson : il était très content, il a adoré l’album et c’est là que notre amitié a commencé. »

À part Alonso, y a-t-il un pilote de F1 actuel qui vous a conquis ?

« Tsunoda ! Lui aussi est un peu un anti-héros : il ressemble à un personnage de manga qui arrive en Formule 1 et se fait immédiatement remarquer par ses communications radio absurdes et pleines de gros mots. Et puis j’aime le fait qu’il ait beaucoup travaillé sur lui-même et sur sa maîtrise de soi. »

Cette saison de F1 vous enthousiasme-t-elle ?

« Non, pas vraiment. La situation de Ferrari me déprime et voir Hamilton en difficulté me fait souffrir. J’espère qu’il pourra sortir quelque chose de son chapeau, car vu la façon dont il a perdu le championnat du monde en 2021, il mériterait d’en gagner un autre avant de prendre sa retraite ».

D’où vient votre soutien à la Juventus ?

« J’ai grandi dans une famille à la fois juventina et vicentina. Ma mère est plutôt vicentina, mon père est juventino, et tous deux ont transmis cette « double » passion à mon frère et moi ».

Aimez-vous aller au stade ?

« Beaucoup. J’espère que le stade redeviendra un lieu plus populaire et accessible à tous, car pour moi, c’est une expérience de partage formidable ».

Et comment se passe votre relation avec les supporters sur les réseaux sociaux ?

« J’ai arrêté de commenter tout ce qui concerne le football. Moi-même, quand je supporte une équipe, je ne me reconnais pas, je suis possédée… mais j’ai eu de mauvaises expériences dans le passé avec une équipe de football qui a monté tous les supporters contre moi sur les réseaux sociaux après un de mes commentaires. Alors maintenant, je préfère éviter ».

Votre idole dans le football est Alessandro Del Piero. L’avez-vous rencontré comme dans le cas d’Alonso ?

« Non, et je ne veux pas. C’est une légende et je veux qu’il le reste. Une fois, à Monza, pendant le Grand Prix, je l’ai croisé dans la voie des stands et nous nous sommes salués. Je lui ai dit « bonjour, tu sais ce que je pense de toi », puis je suis partie, car c’est tellement une légende pour moi que je ne veux pas approfondir notre relation : parfois, les héros doivent rester des héros. »

Êtes-vous également passionnée par d’autres sports ?

« L’athlétisme, la gymnastique artistique… beaucoup de sports. J’ai pratiqué l’athlétisme au collège et la gymnastique artistique pendant près de dix ans. Ce que j’aime dans l’athlétisme, c’est que c’est un sport qui met tout le monde sur un pied d’égalité : les garçons s’entraînent avec les filles, et c’est important d’entrer en contact sur le terrain sportif à cet âge-là. »

Que pensez-vous du mouvement des femmes dans le sport automobile ?

« J’aime beaucoup voir l’énergie de ce mouvement. À commencer par Susie Wolff et la F1 Academy : elles se font une place dans un milieu qui a toujours été majoritairement masculin ».

Un engagement que vous portez sur scène : lors de votre concert à l’Arena de Vérone, les musiciennes étaient toutes des femmes.

« Exactement, j’ai décidé de réunir sur la même scène les auteures-compositrices-interprètes et les musiciennes avec lesquelles je travaillais déjà. Parce que je pense que la représentation est fondamentale : donner plus d’espace aux femmes talentueuses dans le monde de la musique contribue à les mettre en valeur ».

Quelle a été la genèse de ce grand concert à l’Arena ?

« Je voulais organiser une fête qui mette la musique au centre. Réunir des amis sur scène, des influences artistiques et musicales, soigner tout dans les moindres détails, des looks aux arrangements. C’était un rêve un peu fou qui s’est transformé en réalité ».

En parlant de rêves : si Francesca pouvait être une athlète, dans quel sport aimerait-elle exceller et que voudrait-elle gagner ?

« J’aimerais être sauteuse en longueur, car c’est une discipline que je pratiquais et qui me plaisait beaucoup. Je dirais donc une sauteuse en longueur qui remporte la médaille d’or olympique. On ne peut pas rêver mieux ».

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